Le visage est représenté, quasi allusion à une photographie, celle au temps de pose un peu long, avec cette oeuvre de Florian Eymann, longue tradition du défiguré, du cubisme à Francis Bacon, ce retrait du visage est actif, ratures, biffures, un geste détourne notre attention, nous imaginons un visage humain mais il est étrangement défait, refusé, arraché à la reconnaissance, partiellement privé de ressemblance, qu'est - ce que ce portrait ? En photographie, Lawick & Mûller jouent sur le morphing, point de tremblement, de vacillement, deux personnes n'en deviennent plus qu'une. Ici, c'est une interrogation, qui a pu vouloir masquer cette réalité ? La peinture à l'allure d'ancienne peinture se voit parée de nouveaux ajouts colorés, confrontée à une autre modernité. Le peintre annonce une volonté, celle de la trace "défigurative", déplacement de la réalité représentée, à ce trop de réalisme du passé, il ajoute une vision, avec d'autres sensations. " La beauté sera convulsive ou ne sera pas." écrivait Breton.
Dominique NAVET - galeriste
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